Une opinion franche, en direct du terrain par Joseph W. Zoghbi parue dans l’Orient-Le Jour.
L’opinion de J. Zoghbi est assez pertinente. Nous sommes tous fiers de notre héritage culturel, nous le revendiquons haut et fort, nous souhaitons sauvegarder ce patrimoine exceptionnel présent depuis 8000 ans ! Quelles actions concrètes sur le terrain ?
Nous réclamons la présence de l’Etat, du gouvernement, souvent absent ou complice, mais nous oublions aussi d’évoquer le devoir de citoyen. Notre problème, le manque de solidarité, est aussi lointain que nos racines. Nous avons toujours brillé individuellement et nous nous sommes toujours revendiqués par rapport aux succès des uns et des autres mais de là à s’unir pour une cause commune … Une utopie.
Le mécénat et les initiatives privées qui disposent de moyens financiers sont toujours louables et bénéficient d’une visibilité médiatique qui va de pair. Ce qui n’est point le cas des initiatives privées mais non lucratives, telles que la nôtre, qui restent dans l’ombre et n’intéressent que quelques curieux. Nous recevons des encouragements de tout pays, le nôtre n’a jamais pris l’initiative de se manifester et les médias encore moins.
Nous comprenons que J. Zoghbi soit « scandalisé » et souhaitons également qu’il y ait un sursaut patrimonial et national. Oui, il est temps de creuser le sujet, de travailler main dans la main pour doter le pays d’une institution digne de son héritage culturel et arrêter les critiques moralisantes. S’il y a une chose qui a pu nous sauver et nous garder droits face aux épreuves multiples et diverses c’est cette culture et cette transmission que nous portons dans nos coeurs à travers les âges et les horizons.
Je pense qu’une mobilisation pour un projet ambitieux,avec étude,recherche de fonds(ou dons),de compétences,délais de réalisation,etc.. serait de nature à susciter un intérêt national et international ,pour la connaissance et la préservation des vestiges archéologiques.Un site emblématique comme Tyr (dont la magnificence est évoquée dans la bible) pourait servir à expérimenter cela,pour la partie insulaire de l’époque qui est située dans une zone non passante,hors des axes de circulation.Je proposerais d’étudier la possibilité de démonter le site archéologique actuel-la moitié sud je crois-de remonter les parties les plus interessantes-comme la colonade de 175 métres-dans la zone de l’hyppodrome par exemple,afin de mettre au jour les niveaux plus ancients.
Pour la ,partie nord-et ce serait sans doute une premiére-on pourait envisager carrément de déplacer le quartier dans les environs (port compris),en le reconstruisant à l’identique…Cela obligerait à planifier tout un ensemble de travaux(extrémement couteux sans doute mais le,monde entier pourait participer)et courcicuiterait tout projet immobilier futur.
Enfin,la préservation pourait étre assurée par la construction d’une immense crypte archéologique,en agençant au mieux l’implantation des piliers,ce qui permettrait de construire au dessus en matériaux léger(comme le siporex) des bâtiments de plusieurs étages et d’implanter des jardins.