Les articles se sont succédés la semaine dernière, dans l’Orient- Le Jour et l’Agenda culturel autour de l’actualité de l’archéologie et du Musée National.
May Makarem, expose dans son article, Recours juridique pour récupérer les sarcophages phéniciens saisis par la Turquie, le souhait du Liban de récupérer les 18 sarcophages phéniciens exposés au Musée d’Istanbul.
Il est vrai que nous assistons depuis quelques années aux revendications présentées par certains pays pour le retour de leurs patrimoines archéologiques, présents dans les musées mondiaux. Ces pièces archéologiques furent emportées, durant les siècles précédents, suite aux fouilles archéologiques entreprises à l’époque, dans un contexte politique différent. La réclamation de la Grèce au British Museum pour la récupération des frises du Parthénon a défrayé la chronique !!
A l’instar de la Grèce, le Liban réclame à la Turquie, les sarcophages découverts et transportés en Turquie à l’époque ottomane. La question de restitution de biens reste sensible. Pour Élisabeth Fontan, ancienne conservatrice en chef au département des Antiquités orientales du musée du Louvre, « On ne revient pas sur le passé. Les objets sont sortis à la fois d’Irak, de Syrie et du Liban, en accord avec les lois de l’époque. On peut les regretter, mais il faut accepter que les choses se soient passées ainsi. Toutes les portes des églises romanes de France ont été vendues aux USA, lors de la Révolution française. Le service en porcelaine de Sèvres du roi Louis XVI se trouve aujourd’hui chez la reine d’Angleterre… C’est ainsi. »
Malgré ces quiproquos juridiques, les échanges liés aux expositions mondiales se multiplient, comme l’explique Anne-Marie Maïla Afeiche concernant le retour des pièces de New York et de Lille qui avaient été temporairement prêtées, dans le cadre d’expositions itinérantes à l’étranger. Trois pièces exceptionnelles avaient été choisies pour représenter le Liban lors de l’exposition « Assyria to Iberia at the Dawn of Classical Age » au Metropolitan Museum de New York (26/9/2014-4/1/2015) et vingt-quatre autres pièces, non moins exceptionnelles, lors de l’exposition « Un pharaon de légende Sésostris III » au Palais des beaux-Arts de Lille (9/10/2014-25/1/2015).
Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là ! Une salle pour les sacrifices rituels ouvrira bientôt ses portes au cœur de Saïda. « 2015 marque la 17e année de fouilles de la mission archéologique du British Museum (sous la direction de Claude Doumit Serhal.) sur le site de l’école américaine de Saïda. Cette ville, une des plus anciennes du Liban, continue donc de livrer ses trésors. Les excavations, qui se poursuivent avec le concours financier du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, de la Cimenterie nationale SAL et de la Fondation Hariri, pourraient encore dévoiler de nouveaux éléments. Rappelons qu’à ce jour, plus de 1 400 objets archéologiques ont été découvertes dans ce haut lieu de culte funéraire qui a perduré de la fin du IIIe millénaire jusqu’à la période médiévale. Écrin des joyaux de Sidon, le futur musée offrira aux visiteurs une vue panoramique sur cet ensemble archéologique qui a évolué selon les pulsions de l’histoire urbaine depuis la nuit des temps. »
Dernière information et non des moindres, dans la continuité des actions de Madame Maha El Khalil Chalabi, le symposium qui se tiendra le 3 juin prochain à la Librairie du Congrès Américain, en collaboration avec le comité américain de l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr et le congressman Charles Boustany.
Pour Irène Mousalli, correspondante de l’Orient-Le Jour à Washington, « le programme de ce symposium sur Tyr débutera donc le 3 juin prochain à 8h30 par un petit déjeuner et se terminera à 19 heures par une réception dans le grand hall de la Librairie du Congrès avec une exposition de livres ayant trait à Tyr. Tout au long de la journée sont prévus des panels, notamment sur Tyr berceau de civilisation, Tyr dans la Bible et les arts, la Phénicie, commerce et échanges. Ils seront animés par des spécialistes venus du Liban (Leila Badre, directrice du musée archéologique de l’AUB), de France, de Barcelone et de plusieurs universités et centres archéologiques américains.
Cette célébration de Tyr et de ses merveilles au pays de l’Oncle Sam est le résultat d’une mobilisation de personnalités qui ont formé l’« American Committee for Tyre ». Il est mené par Esther Coopersmith, ambassadrice de bonne volonté auprès de l’Unesco pour le dialogue interculturel, et néanmoins l’une des « power women » de Washington. Les membres en sont les congressmen Spencer Abraham, Richard Hanna, Charles Boustany, Darrell Issa, Ray LaHood, Nick Rahall, John E. Sununu, James Symington, le général George Gelwan, l’ambassadeur du Liban à Washington Antoine Chédid et son épouse Nicole, les ambassadeurs Edward Gabriel et Théodore Kattouf, Rafic Bizri (Fondation Hariri), les hommes d’affaires Nijad Farès et son épouse Zéna, Abou el-Houda Farouki et son épouse Samia, Ghassan Saab et son épouse Manal, Peter Tannous et Betty Sams, sherpa des relations culturelles arabo-américaines, James Zhogbi (fondateur de l’Arab American Institut) et George Cody (directeur de l’American Task Force for Lebanon). Quant à l’organisation du symposium, il a été confié à un comité présidé par Randa Fahmy …. Et tout ce monde s’est mis à pied d’œuvre pour dérouler le tapis pourpre pour l’arrivée de Tyr aux USA. »