Le contexte international et plus particulièrement régional assez morose, laissent certaines informations vitales passer d’une façon presque inaperçue ou très timide.
La conservation du patrimoine se révèle de nos jours, avec les appétits démesurés des projets immobiliers, une mission impossible. Alors quand le Ministre de la culture s’implique d’une façon sérieuse et scientifique, nous avons le devoir de mettre en lumières ses initiatives.
La journaliste May Makarem, qui suit et relate fidèlement, à travers ses articles, toute actualité ayant attrait à ce sujet, écrit dans l’Orient-le Jour « C’est pour redonner du muscle à la politique du patrimoine archéologique que le ministre de la Culture Rony Araiji a élaboré quatre décrets approuvés en Conseil des ministres, qui fixent l’organigramme officiel de la Direction générale des antiquités (DGA) ».
Le ministre Araiji ne ménage pas ses efforts dans le but d’insuffler une nouvelle structuration et d’installer un climat de confiance entre tous les acteurs de la vie culture, que ce soit l’Etat, à travers la DGA, les collectionneurs privés ou les mécènes.
D’après la loi libanaise et les conventions internationales, le Liban a l’obligation de dresser l’inventaire de son patrimoine archéologique, or un grand nombre de pièces sont détenues par des particuliers. Le ministre souhaite qu’elles soient déclarées à la DGA qui sera en mesure d’établir une liste officielle, parfaire l’étude des sites et compléter leur histoire. Il précise toutefois que loin des controverses de la fin des années 1990, « notre approche n’est pas agressive. Nous ne sommes pas là pour saisir les pièces. Le décret ne prévoit pas de peine pénale. Ce n’est pas le but. Notre objectif est scientifique. À moins évidemment que l’objet n’ait été volé de l’un des musées ou de l’un des sites archéologiques inventoriés. Le principe de base de ce décret est d’établir un partenariat entre la DGA et le privé. Une campagne, étalée sur six mois, sera lancée pour éclairer les gens sur la procédure à suivre ».
Le ministre rappelle également qu’il est « formellement interdit » de faire sortir les pièces archéologiques en dehors du pays. Sauf sous le contrôle de la DGA et ce, en vue d’une exposition à l’étranger.
Nous ne pouvons que nous réjouir de ces décisions et applaudir des initiatives encourageantes visant à sauvegarder notre riche patrimoine millénaire, qui a résisté à toutes les guerres et invasions et qui tente de rayonner à nouveau autant au Liban que dans tous les pays du Monde. Notre joie est immense et grande est notre fierté quand nous visitons des expositions auxquelles le Liban prend part avec des pièces présentées dans une conformité et un respect des règles internationales de traçabilité et de transparence.