Nous avions déjà évoqué, sur ce blog, la question liée à la sauvegarde de l’hippodrome de Beyrouth, le 19 décembre 2013. Voici que le sujet est remis sur le tapis !! Dans un article de May Makarem, paru dans l’Oient-Le Jour, cite le ministre de la culture Rony Araiji qui affirme poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur, « par conviction ». Il rappelle que la propriété étant un droit sacré, « l’expropriation de la parcelle ne pouvait se faire qu’à travers une procédure légale, c’est-à-dire moyennant une indemnité. Or il s’agit ici de beaucoup d’argent que l’État n’est pas en mesure d’avancer. Par conséquent, nous ne pouvons pas ad vitam aeternam interdire au propriétaire d’exploiter son bien. »
Une question s’impose : quel est le rôle du ministère de la culture ? Défendre le droit des propriétaires privés ou le patrimoine du pays ?
Les commentaires des citoyens n’ont pas tardé à pointer cette ambiguïté.
Olivier Georges
Voilà un bel exemple de la privatisation à la libanaise: toute la « richesse » nationale se retrouve entre les mains de particuliers (personnes morales ou privées). L’Etat, faute de moyens, ne peut disposer d’une politique culturelle efficace. En revanche, rien ne devrait l’interdire de disposer de droits plus importants au stade de l’exploitation des biens en question. La qualification même de trésor national pourrait d’ailleurs constituer un moyen pour l’Etat mais bon un travail législatif est à entreprendre en ce sens.
Sabbagha Antoine
Pays en décadence totale. Imaginons seulement si l’hippodrome de Tyr romain aussi sera acquis un jour par un richard comme à Wadi Abou Jmil alors le propriétaire pourra faire un double profit en vendant les vestiges, et en construisant des tours en béton pour le plaisir d’effacer l’Histoire. Folie totale pour des ministres irresponsables.
Oui Messieurs, avec le bétonnage sauvage nous détruisons, jour après jour notre riche et beau patrimoine archéologique, historique, écologique, etc. Nous nous plaignons souvent de voir nos richesses dispersées dans les musées du monde … Un mal pour un bien. Heureusement, car loin est le jour où la conscience nationale libanaise, publique et privée, le réflexe de sauvegarde de biens nationaux prennent racine dans les mentalités et les cabinets ministériels.