Zad Moultaka, représentera le Liban à la 57° Biennale de Venise du 13 mai au 26 novembre 2017. Son projet associe l’architecture visuelle et la composition sonore contemporaines tout en sollicitant la mémoire antique, à travers le dieu Šamaš (Shamash). Dieu du soleil et de la justice, dont le culte était répandu chez les Babyloniens, mais également chez les Phéniciens et à travers eux, sur les rives de la Méditerranée (à Pyrgi, à kition et à Larnaka et par l’inscription de « serviteur du temple de Shamash » à Carthage. Certaines monnaies trouvées à Lixus ou Malaga portaient la légende Mqm Sms, « lieu de Shamash », se référant à la divinité solaire avec son effigie.
L’artiste explique : « au sein de notre civilisation qui se perd sur les rives du matérialisme et se noie à la surface du visible, il est impératif et urgent de questionner le sacré dans le cœur même de l’homme. Le projet du pavillon libanais pour la Biennale de Venise se veut au centre de ce questionnement à travers un dialogue spatial, temporel et sonore entre Ur en Irak, Beyrouth au Liban et Alep en Syrie, lieux de terribles violences passées et actuelles et tout de puissance symbolique du Proche Orient.
Il prendra place dans l’ancien chantier naval civil et militaire de la flotte vénitienne.
ŠamaŠ s’enracine mentalement, physiquement et philosophiquement dans le refus du drame auquel nous assistons dans cette région solaire du monde qu’est le Moyen Orient, berceau des civilisations orientale comme occidentale. L’apocalypse arabe, qui menace de mettre fin à ces civilisations, n’est pas inévitable. Sous les cieux bombardés de Syrie, on peut encore entrevoir l’émergence des premiers codes de lois babyloniens et le désir d’une paix sauvage. L’homme d’aujourd’hui a été arraché au sol, il s’est décroché du ciel. Sourd et aveugle à l’essence des choses, il programme son propre effacement, précipitant avec lui, par angoisse, l’effritement du monde… ».