Fait exceptionnel qui mérite amplement que nous en parlions et encouragions, à travers, les initiatives citoyennes audacieuses et porteuses d’avenir.
La Faculté Française de Médecine (FFM) à l’Université Saint Joseph (USJ) de Beyrouth, mettra en place, dès le mois de novembre prochain, un cours d’initiation à l’écriture et aux textes phéniciens. Pour le doyen de la faculté, le Pr. Roland Tomb, « nous, Libanais, passons notre temps à dire avec fierté que nous avons inventé l’alphabet et, sur notre monnaie nationale, nous avons reproduit des vestiges phéniciens. Pourquoi ne pas connaître un peu mieux cette langue dont nous sommes si fiers ? ».
Cette démarche étonne sûrement plus d’un, mais pas ceux qui connaissent le Pr. Tomb, sa passion et son implication dans la Culture en général et l’histoire du Liban en particulier. Certains ont eu l’occasion de le rencontrer en 2010, lors du salon du livre francophone pour la signature du livre, Le voyage en Orient de Léon de Laborde, auquel il a contribué. La Médecine pour profession n’a jamais freiné la curiosité de ce philanthrope qui s’intéresse autant à la philosophie, la théologie, l’histoire, l’archéologie ou les langues anciennes.
Pour le Pr. Tomb, « cet enseignement fait partie de notre héritage culturel. Notre pays a été traversé par de multiples civilisations ayant différentes langues (…). Un médecin n’est pas un scientifique pur. Il n’est pas non plus un mécanicien qui répare le corps ! Il est en contact avec des hommes, des femmes, des enfants, et vit au sein de la cité et de la société, et non pas dans une tour d’ivoire ou uniquement dans une salle d’opération. Il doit être au service du patient et de la société. (…) on est là pour former, pas uniquement des médecins, mais des citoyens : des hommes et des femmes ayant une vaste culture« . (cf. OLJ)
Ce cours d’initiation à l’écriture phénicienne sera assuré par Dr. Maroun Khreich, Maître de conférences, ayant consacré son doctorat aux Recherches sur l’histoire de Tyr entre le XII° et le VI° siècles avant notre ère, sous la direction de Hedwige Rouillard à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE).
Dr. Khreich explique que « le cours proposera aux étudiants en médecine de mieux comprendre la civilisation et la culture phéniciennes, de connaître leurs caractéristiques et leur évolution, en utilisant la documentation écrite en langue phénicienne. Le cours s’étendra sur dix semaines et débutera par une introduction générale sur les Phéniciens et leur rôle dans l’histoire de l’écriture alphabétique. Il portera ensuite sur les débuts de l’écriture phénicienne aux XIe et au Xe siècles avant J.-C., sur les textes de Byblos et le sarcophage d’Ahiram, sur des textes de Sidon, de Tyr, et de multiples inscriptions. Cet apprentissage permettra aux étudiants de comprendre le début de l’écriture alphabétique/linéaire, plus précisément le phénicien, et de se familiariser avec cette écriture, comme transcrire les lettres du phénicien à l’arabe ou au français, découper un texte et le traduire et distinguer les différentes phases de l’écriture phénicienne ».
Bravo pour ce nouveau défi ! A suivre et à introduire dans d’autres Facultés.
L’histoire nous dit que le premier mot abrégé qui a été écrit c’était le mot BLT( BALAT , nom d’une déesse phénicienne ) . Ce mot a été écrit dans la région de Sina par un bedouin dont le père travaillait ou habitait sur la Côte de l’actuel Liban et qui apprenait l’écriture abrégé de l’hyéroglyphe chez le script égyptien . Ce cas était bien avant le Maître Cadmos et son voyage dans la région de la grèce .Et Bonne Chance à tous ceux qui font de la civilisation libanaise ou phénicienne ou toute autre . Samir S OBEID