Plus de trois ans déjà, nous avions évoqué, à travers ce blog, le projet d’un bateau phénicien à portée sociale, écologique et économique, dont le trajet reliera les villes côtières de Byblos et Beyrouth. Aujourd’hui, dimanche 19 mai, ce bateau se jette à l’eau.
Créée en août 2014, l’Organisation Non Gouvernementale CHREEK (de l’arabe, partenaire) dont l’abréviation signifie, « Capital Human Recycling Environnemental and Economic Kit », travaille sur des partenariats entre différents réseaux afin d’obtenir des avancées autour de projets environnementaux, cherchant ainsi à donner les opportunités d’emploi à des jeunes en situation d’exclusion : des ex-toxicomanes ou prisonniers ou des jeunes peu qualifiés.
Loin de toutes les formes de discrimination, la mission de l’ONG est menée en concordance avec les municipalités, en particulier celles de Byblos et de Beyrouth, la LAU (Lebanese Amercican University), des équipes de Scouts, des écoles, etc. Le projet a pu profiter de l’implication de tous, chacun apportant son savoir-faire et son expérience pour mener à bien ce projet.
Un extrait de reportage (en arabe), diffusé sur la chaîne de télévision libanaise OTV, revient en détail sur les phases d’étude, de préparation et d’expérimentation qui ont amené à la construction de ce bateau et la possibilité de concrétiser sa mise à l’eau pour la traversée expérimentale.
Ce projet citoyen fait face à une crise que connaît le Liban depuis quelques années et qui malheureusement n’a toujours pas trouvé de solutions pragmatiques. Un petit pas pour certains, certainement, mais cela vaut mieux que le silence et l’inaction. En baptisant ce bateau par son nom « phénicien », il est bien évident de relier ce clin d’œil à l’histoire, aux origines, à ces ancêtres qui ont osé braver le large, ce peuple de navigateurs à qui nous devons tant.
Nous souhaitons bon vent à ce bateau et surtout la réalisation des messages dont il est porteur :
- Le respect de l’environnement et des ressources du pays
- La création d’emploi pour aider les jeunes à sortir de leur situation de précarité
- La pérennisation de l’émulation coordonnatrice créée entre les différents partenaires pour la concrétisation du projet
- L’encouragement à l’encontre des investisseurs afin qu’ils s’impliquent dans des projets citoyens, d’intérêt général.
C’est fabuleux de voir l’engouement et le rassemblement de tous autour de cet événement, qui, à moins de quatre ans, a tenu ses promesses et su fédérer autour de lui plein de potentiels, créant ainsi un réseau de bénévoles. Ces initiatives, privées, associatives, méritent d’être encouragées et soutenues. Elles ne résoudront rien aux problèmes sous lesquels croulent les citoyens libanais, loin de là … Leur force réside dans l’espoir qu’elles suscitent, même minime, de pouvoir un jour revoir notre Liban à la hauteur de sa renommée.