le Magenta, du naufrage à la redécouverte

Sorti au mois d’avril, le livre de Max Guérout et Jean-Pierre Laporte concrétise le projet lancé en début des années 1990, ayant pour objectif de retracer le projet de remise à jour de la cargaison du Magenta, un des fleurons de la marine française, détruit suite à un incendie, en 1875, dans la rade de Toulon.

Nous lisons sur le portail de Persée : « A trois heures du matin, dans la nuit du 30 au 31 octobre 1875, le Magenta, navire amiral de la flotte française de Méditerranée, coulait dans le port de Toulon. A la suite d’un incendie que l’on n’avait pu maîtriser, son arrière venait d’être déchiqueté par l’explosion de vingt tonnes de poudre. Dans les soutes de l’avant, reposait une collection d’antiquités recueillies à Carthage par le drogman de l’ambassade de France à Tunis, (Jean-Baptiste-) Évariste Pricot de Sainte-Marie. Dans les mois qui suivirent, les scaphandriers retirèrent 1400 stèles puniques (sur plus de 2000), des inscriptions latines, la plus grande partie de la statue de Sabine plus grande que nature. Tous ces monuments furent d’abord déposés au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale en 1876, puis au Musée du Louvre. L’oubli fit son œuvre et le silence se fit sur le désastre de Toulon, jusqu’en 1993. Cette année-là, parut un livre sur Carthage dans lequel Serge Lancel évoquait brièvement les stèles de Sainte-Marie et précisait : le navire sur lequel un grand nombre d’entre elles avait été embarqué pour acheminement vers le musée du Louvre, fit naufrage à l’arrivée, et c’est ainsi que depuis plus d’un siècle plusieurs centaines de ces stèles gisent dans le fond de la rade de Toulon. »

Cet événement piqua la curiosité d’un archéologue, par ailleurs également plongeur sous-marin. Pourquoi ne pas rechercher cette cargaison naufragée ? C’est ainsi que les recherches débutèrent, en premier, par une exploration des archives. Une fois le dossier instruit et suffisamment documenté, Serge Lancel le présenta à M. Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, qui accepta de patronner l’opération.

De son côté, Jean-Baptiste Laporte présenta le projet à M. Robert Lequément, Directeur des recherches archéologiques sous-marines qui désigna pour ces travaux le GRAN (Groupe de Recherches en Archéologie Navale de Toulon) dirigé par le commandant Max Guérout et présidé par l’Amiral Jean-Noël Turcat.

L’épave fut repérée sous la vase par prospection magnétique et un sondage sous-marin fut entrepris. Les premières fouilles eurent lieu en avril 1994. C’est en 2015, lors des Journées du Patrimoine, qu’une grande partie des objets trouvés fut présentée au Musée Frédéric Dumas à la Seyne sur mer. En avril 2018, un livre édité par le CNRS et dont les auteurs ne sont autres que Max Guérout et Jean-Pierre Laporte, retrace en détail toutes les étapes qui se sont succédées pour le sauvetage de cette cargaison exceptionnelle, regroupant entre autres des stèles funéraires, des statues puniques et romaines, richesses en provenance de la célèbre Carthage.

Vous pouvez également écouter, en podcast, sur France Culture, Phénicie aussi … dans le cadre de l’émission de Vincent Charpentie, (Carbone 14, le magazine de l’Archéologie) un entretien avec le commandant Max Guérout, un des auteurs du livre.


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