Byblos 3D Projection © minus5architects
Un projet audacieux et original, « Byblos 3D Projection », porté par minus5architects, célébrant l’héritage de la plus ancienne cité au monde, habitée de façon continuelle. 8000 ans d’histoire relatés à travers divers tableaux dans un spectacle, sons et lumières, exceptionnel.
A la Une de l’OLJ un article qui dénonce, encore une fois, le patrimoine en danger.
« Encore une aberration au pays du Cèdre : le ministre de la Culture Gaby Layoun a validé le permis de construction de la pompe d’une station d’épuration des eaux sur le site archéologique de Jiyeh! Sur les lieux mêmes où les prospections d’Ernest Renan et de Georges Contenau avaient révélé au début des années 1900 l’emplacement de l’antique Porphyreon. C’est là aussi qu’une basilique byzantine et tout un quartier romain ont été mis au jour. »
Un navire phénicien gravé sur la face d’un sarcophage, au 2e siècle avant JC – Elie Plus/CC
Courrier International reprend deux articles sur les Phéniciens, ce peuple « fascinant, à qui nous devons beaucoup plus que nous ne le pensons (…) Ces Phéniciens nous ont fait un cadeau essentiel au développement des civilisations occidentales : notre alphabet ».
Le premier évoque ces grands navigateurs audacieux et courageux, réputés pour leur prouesse. Explorateurs et aventuriers, ils ont été les pionniers dans les navigations lointaines, découvrant de nouvelles contrées et participant en première ligne aux expéditions de l’époque.
Le second aborde la présence phénicienne à Malte, une île qui rêve, selon Rustam Vafoev, d’être rebaptisée République de Phénicie, renouant ainsi avec ses origines et utilisant ce patrimoine pour optimiser le tourisme, première ressource économique du pays.
Karla Ziadé présente le nouveau livre d’Antoine Raad, qui nous emporte, à travers 180 pages, dans un Liban de rêve, dans un Liban merveilleux…
L’auteur enfile son costume de guide pour un voyage du nord au sud, de l’est à l’ouest… Du Cèdre «voisin du ciel», Byblos «qui inventa l’alphabet», Tyr «reine des mers rayonnant tel un phare», en passant par Sidon «pétri de gloire et de fierté», Beyrouth «étoile du cœur, beauté mystérieuse», Qana «pétrie de miracles, d’encens, de musc et de prières», Baalbeck par laquelle «la terre au ciel rend hommage», arrivant à Anjar «la colombe qui roucoule», Tripoli «la belle» et «l’aromatique», Batroun, origine de nos voyages vers le monde, Deir el-Qamar dont la gloire est «un grand vin», sans oublier Beiteddine, Nahr el-Kalb, Jeita, Jezzine, Ehden, Bécharré, Douma, Jounié, Zouk Mikael, Ghazir, Amchit, Feytroun, Zahlé, Meziara, Baskinta, Beino, Beit Chabab, Faqra, Notre-Dame du Liban (Harissa), «foyer de lumière et de pureté, émissaire du ciel vers la terre»… Les sources, les cascades, les montagnes, la neige, le coucher du soleil, les couvents, les vallées, le sol de la patrie ou encore les rochers qui ne manquent pas de «tendresse»… Tous ont été décrits par les mots les plus concis et les mieux choisis… Antoine Raad consacre également une petite partie de ce bel ouvrage à ce qu’il voit de son balcon de Ajaltoun, à la tombée du jour.
L’ouvrage d’Antoine Raad se veut une escapade, une évasion à travers les 10452 km2 du Liban.
Ce recueil résume le charme d’un pays, le raconte et l’unit. A se procurer, à visiter et revisiter…
Vue ‘el-Mina’ de Jbeil avec, en arrière plan, la citadelle des Croisés
© Sana Kanaan
Depuis quelques mois, les articles de presse ne tarissent pas d’éloges sur les qualités de Byblos .
L’Académie des prix d’excellence dans le monde arabe a sélectionné, en coopération avec l’Organisation mondiale du tourisme, la cité comme la meilleure ville du tourisme arabe pour l’année 2013.
Le prix a été décerné à la municipalité pour les réalisations effectuées au cours des trois dernières années : l’aménagement d’un jardin public, la restauration du souk commercial, ainsi que la construction d’un stade, d’un musée de l’alphabet, d’un musée des fossiles et d’un centre de conférences.
Ce qui émeut encore le visiteur, outre l’histoire millénaire de cette cité phénicienne et sa qualité de plus ancienne ville au monde habité d’une façon continuelle, c’est son cadre verdoyant. Nous sommes tentés de demander, jusqu’à quand ?
Nous espérons que l’attribution de ce prix encourage la municipalité dans ses orientations, mais également chaque citoyen de la cité à œuvrer pour la sauvegarde de ce cadre écologique. afin que la ville garde son cachet. Combien de lieux ont été sacrifiés à l’autel du tourisme ? le Liban vert se réduit, de jour en jour, en « peau de chagrin », nous nous enorgueillissons de rattraper la modernité avec les centres commerciaux qui poussent comme des champignons au détriment de jardins de verdure et des champs d’orangers qui disparaissent à jamais.
Puisse ce prix rappeler à chacun de nous la vraie identité du Liban, sa nature exceptionnelle, un petit paradis sur terre, entre mer et montagne. De grâce, ne le métamorphoser pas en paysage de désolation avec les murailles de béton !!!
Quelle est la plus belle des résistances ? Celle de la culture !
Les cités antiques de Byblos et de Baalbek aussi bien que d’autres lieux historiques libanais, tel le Palais de Beiteddine ont maintenu leur programmation estivale, bon gré mal gré.
Situation particulière oblige, cet été le célèbre festival de Baalbek se maintient en se relocalisant à titre exceptionnel dans la Magnanerie de Jdeidet-el Matn.
Nous saluons la détermination et l’audace des responsables qui se donnent tous les moyens pour maintenir leurs engagements sans jamais baisser les bras. Une leçon de courage à l’image de ces belles cités millénaires toujours accueillantes et ouvertes aux échanges et brassages culturels.
A la Une de OLJ/AFP , une découverte qui intrigue les archéologues. Un fragment de sphinx égyptien a été découvert dans le nord d’Israël, sur le site de Tell Hazor en Galilée, première découverte du genre dans la région.
Une opinion franche, en direct du terrain par Joseph W. Zoghbi parue dans l’Orient-Le Jour.
L’opinion de J. Zoghbi est assez pertinente. Nous sommes tous fiers de notre héritage culturel, nous le revendiquons haut et fort, nous souhaitons sauvegarder ce patrimoine exceptionnel présent depuis 8000 ans ! Quelles actions concrètes sur le terrain ?
Nous réclamons la présence de l’Etat, du gouvernement, souvent absent ou complice, mais nous oublions aussi d’évoquer le devoir de citoyen. Notre problème, le manque de solidarité, est aussi lointain que nos racines. Nous avons toujours brillé individuellement et nous nous sommes toujours revendiqués par rapport aux succès des uns et des autres mais de là à s’unir pour une cause commune … Une utopie.
Le mécénat et les initiatives privées qui disposent de moyens financiers sont toujours louables et bénéficient d’une visibilité médiatique qui va de pair. Ce qui n’est point le cas des initiatives privées mais non lucratives, telles que la nôtre, qui restent dans l’ombre et n’intéressent que quelques curieux. Nous recevons des encouragements de tout pays, le nôtre n’a jamais pris l’initiative de se manifester et les médias encore moins.
Nous comprenons que J. Zoghbi soit « scandalisé » et souhaitons également qu’il y ait un sursaut patrimonial et national. Oui, il est temps de creuser le sujet, de travailler main dans la main pour doter le pays d’une institution digne de son héritage culturel et arrêter les critiques moralisantes. S’il y a une chose qui a pu nous sauver et nous garder droits face aux épreuves multiples et diverses c’est cette culture et cette transmission que nous portons dans nos coeurs à travers les âges et les horizons.
Une idée cadeau qui sort de l’ordinaire, qui apporte une touche de moderne avec de l’antique. Offrez un souvenir emblématique avec les lettres phéniciennes de Sana Collection.
Où trouver ces créations ? Lors de vos flâneries cet été à « Layali el Souk el ‘atik » à Zouk Mosbeh, du 4 au 14 juillet. Sinon, toute l’année sur la nouvelle plateforme emall (NDLR : Lien coupé).
