« Turbulences » autour des sarcophages

Sarcophage phénicien©OLJ

Sarcophage phénicien©OLJ

Plusieurs articles, dans le quotidien suisse Le Temps, l’Orient-Le jour et libnanews, retracent les péripéties autour des sarcophages bloqués au Ports francs de Genève. Nous vous invitons à travers ces liens de revenir sur cette histoire rocambolesque avec tous les détails et précisions.

Notre blog se limitera à passer l’information, fondamentale et cruciale, en terme de patrimoine archéologique et de sauvegarde des biens nationaux tout en soumettant quelques points de réflexions.

  • Existe t-il une coordination entre les services concernés au Liban ?
  • A quelle fréquence une mise à jour des fichiers est effectuée ?
  • Le degré de fiabilité dans la traçabilité du mouvement des œuvres ?

Aucun Libanais ne peut rester insensible à la position du ministre de la culture, Monsieur Arayji réclamant le droit de la République Libanaise à contrôler son patrimoine et déclarant : « Le Liban réclame la restitution de ce bien culturel depuis trois ans. C’est son droit légitime. L’affaire a été suivie de près par mon prédécesseur, puis par moi depuis mon entrée en fonction. Nous n’avons jamais baissé les bras ».

Dans l’Orient le Jour, Madame Anne-Marie Mayla-Afeiche, conservatrice du Musée National de Beyrouth, revient sur la traçabilité des pièces réclamées et explique « qu’en 2012, à la demande du procureur de Genève Claudio Mascotto et du ministre de la Culture Gaby Layoun, elle avait mené l’expertise et le diagnostic de ces deux pièces archéologiques, avec les techniciens du Museum d’histoire naturelle de la ville de Genève et de la Direction générale des antiquités libanaise. Le constat descriptif et toutes les analyses attestent leur appartenance à la série de sarcophages anthropoïdes issus des fouilles de Sidon (Ve et IVe siècle avant J-C), dont le Musée national de Beyrouth conserve la plus grande collection au monde.Les deux sarcophages faisaient partie de la collection Henri Pharaon et étaient exposés dans le jardin de la villa rachetée par le joaillier Robert Mouawad. Leurs photos, accompagnées d’un texte explicatif de l’ancien directeur général des antiquités, l’émir Maurice Chéhab, sont publiées dans le catalogue de la collection. Mais ils ne sont pas inclus dans le lot acheté par le musée Mouawad et sont absents de la liste de l’inventaire de 1995. Aucun permis ou certificat d’exportation émis par la DGA ou la douane, nous ne savons pas en quelle année ces pièces ont quitté le territoire douanier du Liban. Quoi qu’il en soit, en vertu de la Convention 70 de l’Unesco sur les biens culturels illicitement exportés, les sarcophages font l’objet de mesures juridiques ».

Les questions qui persistent, où se situe le chaînon manquant, à quel niveau ? Quel est le service qui a failli à sa mission ? Quel autre service de l’État est impliqué pour laisser sortir sans certificat des trésors millénaires ? Autoriser la sortie de sarcophages aussi imposants (environ 2,20m pour 550kg) ne passe pas inaperçue !!!

Soit nous voulons être un pays qui respecte son patrimoine et œuvre pour la sauvegarde de ses trésors, soit nous continuons à magouiller et à remplir les poches en fermant les yeux sur les trafics illégaux cautionnés par certains. Avant d’aller réclamer aux uns et aux autres des preuves et de nommer des avocats pour suivre les affaires, payés par l’argent du contribuable libanais déjà saigné à blanc, il est temps de bien coordonner les services sur place. Le dialogue entre le ministère, la DGA, la sûreté générale, les collectionneurs privés, reste le point de départ.


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