150 bougies pour le musée de l’AUB

Musée de l’AUB (American University of Beirut) © AUB

Troisième musée de la région, après celui du Caire et de Constantinople, le musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, inauguré en 1902, fête ses 150 ans.

Deux ans après la fondation en 1868 de l’université, ou plus précisément, du « Syrian Protestant College » nom donné à l’époque à cet établissement, le Général Luigi Palma di Cesnola, Consul américain à Chypre, offrit une donation d’une collection de poterie chypriote, noyau du futur musée. A cette époque, le musée archéologique rejoint les collections d’histoire naturelle, installées dans le pavillon du « Post Hall » de Morris Jessup.

De 1903 à 1938, le musée acquiert de riches collections issues des fouilles entreprises au Liban et dans les pays de la région : Syrie, Palestine, Égypte, Irak et Iran. Avec l’éclatement de la seconde guerre mondiale, le premier souci fut la mise à l’abri de ces collections. La charge incomba à Mrs Bliss-Dodge, la fille du premier recteur de l’Université, Daniel Bliss. Elle prit soin d’emballer toutes les pièces afin de les préserver d’éventuels endommagements. Cette collection fut déballée à la fin du conflit et bénéficia d’un catalogue détaillé (1948-1951).

Dans les années 1950-1970, les collections du musée s’enrichirent grâce à la contribution de Dimitri Baramki, archéologue et numismate, qui fit agrandir l’espace muséal, le dotant de vitrines pour les collections de monnaies et séparant la partie archéologique des collections d’histoire naturelle. Il publie en 1966, pour le centenaire du musée, un catalogue complet consacré aux 10.000 pièces de la collection numismatique.

Durant les années de guerre au Liban (1975-1990), ce musée fut le seul à garder ses portes ouvertes, accessible à tous. A la fin de la guerre, la directrice du lieu, Leila Badre, archéologue et professeur à l’Université, travailla avec son équipe pour la modernisation et la restructuration muséographique. L’espace dédié fut agrandit avec la création d’une mezzanine qui augmenta la superficie des salles d’exposition. Ces travaux furent possibles grâce au soutien de la société des amis du musée et une donation particulière de la Fondation Famille Jouvosky. Le nouvel espace fut inauguré en 2006.

Musée de l’AUB (American University of Beirut) © OLJ

L’équipe prit part également, dès 1993, aux fouilles sur le terrain, en particulier celles du centre-ville de Beyrouth, en plein projet de reconstruction : la zone de Rivoli, le sous-sol de la cathédrale Saint Georges. Une série de conférences présenta en 1995 les résultats de ces fouilles.

D’autres fouilles furent également entreprises, au fil des années suivantes, à Tell Khazel  en Syrie ainsi que dans la région de Tyr, au Liban. A l’emplacement de la crypte de la cathédrale byzantine, un temple phénicien fut découvert, datant de la fin de l’époque perse et fut trouvé également sur le lieu un sanctuaire hellénistique.

Nous vous recommandons vivement les publications de Leila Badre ainsi que les articles de May Makarem dans l’Orient-Le Jour. La journaliste suit et commente régulièrement toutes les fouilles archéologiques sur le terrain.


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