GM Architects, le cabinet libanais de Galal Mahmoud présente, à la Biennale d’Architecture de Venise, depuis le 7 juin et jusqu’au 23 novembre 2014, le projet de «Musée des Civilisations» dans le Palazzo Bembo, sur le Grand Canal, quartier San Marco.
Le projet de Galal Mahmoud, fondateur du cabinet GM Architects, s’inscrit dans la thématique «Fundamentals» définie par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, commissaire de la Biennale d’Architecture 2014.
Pour Galal Mahmoud, « notre Musée des Civilisations, projeté place des Martyrs au cœur de Beyrouth, apparaît comme un site creusé en profondeur dans les strates des civilisations qui sédimentent le sous-sol de Beyrouth, successivement ville phénicienne [ndlr], grecque, romaine, byzantine, ottomane et française.
Ce musée inédit sera à la fois site archéologique, lieu d’exposition et de médiation, exprimant toute la richesse historique du Liban, véritable ADN d’un pays multiculturel. Notre geste architectural, résolument contemporain, est guidé par une démarche ‘d’imprégnation contextuelle’, la connaissance de l’histoire et l’enracinement dans la culture du lieu.
Territoire modelé au fil des siècles par de nombreuses civilisations, Beyrouth est devenu un creuset de la différence, assimilant continuellement les influences étrangères dans son architecture vernaculaire. Son tissu urbain est un amalgame d’aménagements et de styles transformé par une histoire levantine vieille de presque quatre mille ans. Malgré les dégâts provoqués par la guerre, le langage de la ville, son chaos organisé, n’a jamais cessé d’évoluer pour symboliser ce « mille-feuilles » historique.
En tant qu’architectes, cette superposition d’influences nous oblige à reconsidérer cette complexité que nous avons sans trop le vouloir absorbée, ramifiée, complexifiée ou épurée. Avec ce projet, nous avons entrepris d’explorer l’influence inhérente à ces civilisations sur notre histoire, en juxtaposition avec la dynamique mondialisée des influences du vingt-et-unième siècle. Nous nous replions souvent sur une architectonie mesurée sans tenir compte de notre géologie sociale, de la tectonique des migrations humaines passées ou de la migration de l’information et de la technologie à venir. Or, Beyrouth est un voyage dialectique à travers l’évolution d’une identité nationale vernaculaire stratifiée, qui s’inscrit dans un contexte de fouilles et une chorégraphie de constructions historiques. »