Voici une nouvelle qui enchantera tous les Libanais, citoyens résidant au Liban ou installés dans les pays de l’expansion. La prise de position de l’État libanais, par le biais du ministère de la culture et la transparence dans le suivi du dossier des vestiges volés.
Pour rappel, et suivant la brochure éditée par le ministère et la DGA (Direction Générale des Antiquités), le vol des statues a eu lieu en 1981, dans ses entrepôts à Byblos. Ces vestiges ont été découverts entre 1963 et 1978, lors des fouilles entreprises sur le site du temple d’Echmoun à Boustan el-cheikh, près de Sidon. Les cinq pièces se composent d’une tête de taureau et de quatre statues d’hommes, de style grec, datant du VI° et IV° siècle avant J.C.
L’affaire de la tête de taureau, dont nous vous avons informé précédemment, sur les pages de ce blog, était l’élément déclencheur qui a permis au ministère de ré-ouvrir ce dossier, vieux de 37 ans. Trois des cinq pièces ont été saisies aux États-Unis (tête de taureau et deux bustes d’hommes), une en Allemagne (buste d’homme) et la cinquième fut intercepté par les douaniers libanais sur l’aéroport de Beyrouth en janvier 2018.
Le retour de ces vestiges (décembre 2017 – janvier 2018) s’est concrétisé grâce à la coopération entre les autorités nationales et internationales qui œuvrent contre le commerce illégal des antiquités et autre biens patrimoniaux : le ministère de la culture, les services de douanes, l’ambassade du Liban aux États-Unis, le bureau du procureur de New York, le registre des œuvres d’art volées à Londres, Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP Cabinet d’avocats à New York et la participation du Professeur Rolf Stucky de l’Université de Bâle en Suisse.
Nous sommes tous conscients du fait que des œuvres de cette valeur et de dimensions conséquentes ne peuvent quitter le pays dans les bagages de Monsieur et Madame tout le monde ! Il est évident que le chaos, qui régnait durant la guerre, n’a pas beaucoup aidé à maintenir une certaine rigueur et vigilance de la part des responsables. Beaucoup de négligence, de complicité et de duplicité avaient contribué au « laissez aller ».
Aujourd’hui, nous nous réjouissons de constater le changement sur le terrain. Nous applaudissons tous les efforts déployés et la coopération exemplaire. Sans oublier le travail de la DGA qui, grâce à ses inventaires, a apporté la preuve irréfutable de l’authenticité des pièces et leur appartenance au Liban.
C’est tout simplement ce à quoi aspirent les citoyens libanais : voir leur État fort, indépendant et intègre dans ses prises de positions, dans la défense des biens nationaux, car ces œuvres appartiennent à chaque Libanais, hier, aujourd’hui et surtout pour les générations futures. C’est notre héritage à tous, notre fierté d’appartenir à une terre, une civilisation millénaire.
Fini les arrangements et les ententes, le passe-droit, le chacun pour soi … Nous voulons un pays digne, respectueux des droits et des devoirs. Mais pour que cela se réalise, il est du devoir de chacun de nous d’agir dans ce sens. Nous demandons à l’État plus de rigueur et de transparence, il est également de notre devoir de dire MERCI quand une action adéquate est choisie. Nous sommes encore loin … peut-être, … sur le bon chemin, certes !